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Danse et chant des neurons miroir
Avec la collaboration du Dr. Ansaldi
Michelangelo Caravaggio: Narciso
Résumé:
L'un des aspects le plus fascinant de la recherche scientifique moderne est de rendre intelligible ce que l'intuition de l' homme connaissait déjà.
Rendre actif les neurones miroirs et l'amygdale en stimulant avec les sons et la danse, le mirroring et la résurgence de vieilles émotions, est l'un des moyens le plus important et le plus utilisé en danse -thérapie et en musicothérapie, afin de rendre le cadre un paysage fluctuant, lieu d'événements de transformations.
LES NEURONES MIROIRS
Depuis la publication du livre de Rizzolatti sur les neurones miroirs, le sujet, n'est plus uniquement réservé aux experts. Il a suscité un grand intérêt au-dehors des, limites de la neurophysiologie. Psychologues, psychiatres, sociologues, anthropologues, artistes, ont trouvé des liens importants entre cette recherche et leurs travaux.
Un fait surprenant est qu'ils ont découvert un type de neurones moteurs, plus tard appelés neurones miroirs, qui s'activent déjà lorsque l'on voit une personne prendre un objet, alors que l'on n'a pas l'intention de le faire. Les neurones miroirs s'activent à la fois lorsque l'on fait une action et lorsque l'on voit une personne la faire. Par exemple, entre deux personnes face à face, l'une des deux fait des gestes avec un but, (par exemple prendre un verre pour boire), celui qui observe déclenche les mêmes neurones que celui qui effectue l'action. En d'autres termes, les mêmes neurones (neurones miroirs) qui s'activent dans le cortex pré moteur lorsque nous avons l'intention de faire un geste, sont immédiatement activés, toujours dans le cortex pré moteur, en voyant le geste fait par une autre personne
La découverte de ces neurones particuliers a montré que nous ne comprenons pas autrui uniquement et exclusivement avec des circuits neuronaux associatifs cognitifs, comme auparavant, mais qu'il y a une compréhension plus immédiate de la relation entre individus, directe, viscérale, liée à des circuits de résonnance particuliers, qui sont ces neurones miroirs précisément. Les neurones moteurs miroirs perçoivent le geste avant même d'être stimulés par des circuits cognitifs supérieurs selon le schéma classique: perception-cognition-mouvement.
En somme, c'est comme si le spectateur fait les mouvements qu'il observe mais sans les faire, et surtout c'est ainsi qu'il comprend ce qui se passe chez autrui, étant stimulé par de semblables motivations, simultanément et directement, au-delà de la mise en fonction des réseaux cognitifs de neurones complexes et sophistiqués. Cette fonction de compréhension, qui était traditionnellement réservée aux aires associatives du néocortex, qui traduisait les informations sensorielles en commandes motrices.
Les neurones miroirs comprennent grâce à un phénomène de résonnance immédiate, vu que l'observateur active dans son cerveau les mêmes zones de neurones que celui qui agit. En outre, les neurones miroirs se connectant directement aux structures sous-corticales des émotions, ils sont determinant pour les relations appelées empathiques.
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LES ORIGINES DE LA MODERN DANCE
Le texte de Rizzolatti commence avec une citation de Peter Brook:
« (...) le travail de l'acteur serait vain s'il ne pouvait partager les sons et les mouvements de son corps avec le public (...) »[1]
Considérant les origines de la Modern Dance, nous pouvons citer Martha Graham. L'importance que donnait ce grand maître de la danse à un contact empathique avec le public est connue. Elle affirmait que les personnes doivent ressortir transformées voyant une représentation théâtrale.
La déclaration d’Isadora Duncan: "le public doit respirer avec moi!" nous renvoie à une conception organique de l’événement théâtrale. Un spectacle doit faire ressentir un’unité organique entre public et danseurs. L'artiste stimule le public, en échange il a besoin de l'énergie que celui-ci lui donne. Sa force vient d'être vu et accepter et de se trouver en profond partage. L'art de moyen d'expression, devient moyen de communication et de transmission.
Si l'on pense à ce moyen extraordinaire de transmission qui est l'art d'enseigner, nous pouvons considérer l'apprentissage comme un mirroring.
« Je n’enseigne pas, je transmets » (M.Fux)
L'élève danseur reflète en lui la technique avant d'exécuter le mouvement; il ne reflète pas seulement le mouvement, mais la manière d'être dans le mouvement.
M. Graham expliquait le processus d'apprentissage de sa technique ainsi[2]:
I see it
I feel it
I understand it
And
I make it
Donc voir-ressentir- comprendre et puis exécuter: ce processus est très rapide pour le danseur pendant son apprentissage, et c'est avec la séquence voir- ressentir-comprendre avant même que la découverte des neurones miroirs ne l'explique, que voir-ressentir-comprendre est déjà une action.
L'expérience de la Danse-thérapie nous prouve que même la personne qui a un handicap physique qui ne lui permet pas de faire, peut créer en elle même une danse de l'être, grâce au danse-thérapeute et aux autres participants. Voir-ressentir-comprendre en réactivant les neurones miroirs conduit soit à un agir en dansant soit à un agir grâce à l'autre, à l’intérieur d'un setting, où l'autre est un paysage fluctuant dans lequel chacun se reflète.
Cette relation raconte principalement des expériences avec des groupes de Danse-thérapie de personnes normalement névrotiques, quelquefois psychotiques, intégrant aussi des personnes handicapées, par exemple des non-voyants.
Dans un des groupes ont été intégrés, pendant deux ans, deux cas de psychiatrie avec un diagnostique de schizophrénie. Auparavant ils avaient participés à un groupe de Danse-thérapie se tenant au CRT Plebisciti ( Hôpital de Niguarda Milan).
Les rencontres ont lieu une fois par semaine pendant deux heures de suite.
On demande aux participants un engagement annuel à la fin duquel ils décident si continuer (entretien final avec le danse-thérapeute).
Le nombre de participants est généralement de six à dix personnes.
L'admission dans le groupe a lieu après un entretien avec le danse thérapeute.
UN PAYSAGE FLUCTUANT REFLETE EXTERIEUREMENT UN PAYSAGE INTERIEUR
UN PAYSAGE FLUCTUANT CAUSE ET EFFET D'UNE ETUDE EMOTIONNELLE
"Le médecin chinois regarde le patient comme un peintre regarde un paysage: comme une combinaison particulière de traits, où l'on peut capturer l'essence de tout." T.J. Kaptchuk[3]
Lors des rencontres de danse-thérapie, les autres sont comme un paysage et le danse-thérapeute fait de l'observation accueillante et sans jugement une étape essentielle du travail. C'est le même processus pour les utilisateurs. Ils participent à un projet commun, partagent le lieu et le temps, se reflètent dans les différentes qualités de mouvement. Petit à petit, ils se sentent comme faire part d'un lieu qu'ils vivent comme un paysage, intérieurement et extérieurement et, ce qui vibre à l'intérieur comme sensation, sentiment, ou même pensée, s'extériorise sous forme et temps de danse.
Il y a également partage et solidarité dans le sentiment d'avoir pris la décision de consacrer 2 heures par semaine à l'espace temps.
"La pensée vue de l'intérieur est sentiment, vue de l'extérieur est mouvement". P.Payne
Et surtout, nous référant encore une fois aux fondements théoriques de la Modern Dance américaine, il existe une similitude avec ce qui se nomme étude émotive dans la technique de Doris Humphrey:
Comme étude émotive, D. Humphrey propose aux danseurs une recherche qui donne une forme à différents contenus émotionnels: c'est un travail qui émeut profondément et amène le danseur à une impasse. La vérité et la cruauté de son vécu doivent se révéler sans masque au travers des formes de son corps et du développement de la danse.
Selon D. Humphrey, l'étude émotive est une phase qui précède la chorégraphie proprement dite mais pour mon propre travail, de danse-thérapeute, c'est un point essentiel pour apprendre à comprendre comment les états émotifs prennent forme dans un corps sensible (contenant). De cette manière il est possible de connaitre l'état intérieur de l'autre. C'est le reflet dans l'attention de soi, dans la prise de conscience de son vécu personnel et de son attention à l'autre. Ainsi la véritable empathie est possible[4].
Quand Doris Humphrey dit utiliser les émotions dans un contexte chorégraphique, elle semble presque suggérer la même écoute émotive sensible qu'on utilise en Danse-thérapie:
...afin de devenir vraiment capable d'utiliser la motivation du mouvement dans la composition, les étudiants doivent être aidés à utiliser les émotions. Un des effets majeurs de la motivation est son pouvoir sur la coordination des mouvements. Le danseur, lorsqu'il est imprégné d'un sentiment dont il comprend l'importance, sera tout entier une entité organique. Aucune partie de son corps ne sera au dehors de ce que l'on attend de lui. Il n'aura besoin ni d'être sous contrôle ni de corrections demandant un effort conscient n'aura besoin de corrections demandant un effort conscient. Cette grande économie d'énergie pour le danseur aura lieu uniquement si celui-ci est capable de remonter aux origines de son comportement émotionnel et à en être imprégné[5].
A propos du mot organique nous pouvons nous référer aux découvertes de la neuro-science, et justement au mot organique qui ouvre un abîme entre une personne qui danse à la découverte de soi, facilement organique, et un danseur professionnel qui pourrait avoir perdu ce lien intérieur, antique qui lui avait fait choisir la danse. Le danse-thérapeute est organique, donc présent, empathique et consciemment impliqué.
SETTING ET ROLE DU DANSE THERAPEUTE
Il est utile de prendre en considération aussi l'aspect "physique" de l'espace temps du cadre qui lui même est un miroir: il reflète les règles qui permettent la thérapie. Non seulement les règles mais le lieu du travail est important en tant que lieu consacré à une activité de prise de conscience corporelle. A l'intérieur de celui-ci, des dispositifs spécifiques : silence absolu et attention aux relations non verbales sont exigés dès l'entrée dans le vestiaire. Cela donne lieu quelquefois à une sorte de dépaysement et, dans le meilleur des cas un déconditionnement de l'état précédent.
Une fois dans la salle, le jeu du reflet ne passe pas forcément par les gestes extérieurs du danse thérapeute. Une brève et intense démonstration a lieu pour susciter chez les participants la création de mouvements personnels. Le danse-thérapeute stimule le mouvement a partir de la sensation intérieur. Il faut remarquer qu’il peut induire à une manière de ressentir mais n’impose pas des formes à ressentir comme dans la technique de la danse.
Un reflet a donc lieu grâce à la personne du danse thérapeute qui ne doit pas conduire à l'imitation mais à rendre les personnes désireuses d'essayer de faire, susciter une réponse motrice interne, une espèce d'adhésion à un niveau profond. C’est à cette réponse intérieure que s'adressera le danse thérapeute lorsqu'il conduira seulement avec la voix, laissant chaque participant travailler en autonomie.
Pour que le moment consacré à la stimulation des mouvements soit efficace, il est fondamental que le danse-thérapeute soit:
ENTIER: il participe tout entier aux mouvements: il vibre avec tout son corps-cœur, il ne s'économise pas.
CONCENTRE: concentré sur son plaisir à se mouvoir : car c'est vraiment en voyant bouger autrui avec plaisir que la résonance intérieure, organique, a lieu. Ceci stimule le désir de faire.
HUMBLE: il est prêt à se mettre en retrait pour laisser place à ses clients. C'est comme s'il utilisait momentanément de possibles potentiels créatifs « en prêt »: en effet il s'agit de potentiels créatifs réalisables uniquement dans le cadre du setting. On pourrait dire que le danse-thérapeute se laisse danser grâce au groupe et au setting dont il est le co-créateur.
SANS JUGEMENT, vis à vis des autres et de lui-même, car son auto-acceptation amène immédiatement à celle des autres: le thérapeute se regarde dans le reflet où se mettent en place les différentes dynamiques de la relation thérapeutique.
AUTENTIQUE ET SPONTANE: qualités conséquentes aux précédentes, qui mettent l'accent sur le plaisir et la joie de bouger et de danser, il n'est pas une personne spéciale mais simplement un être humain dans un état d'autorévélation.
Et puis délicatement il se détache, il se retire et il observe. Parfois il intervient encore si quelqu'un a besoin d'un moment de reflet à deux; c'est souvent le cas chez les personnes handicapées; chez lesquelles il est important de faire ressentir la dimension empathique au travers d'une plus grande intimité. Il faut remarquer que des changements de qualité des mouvements, par rapport au temps, à l'espace et à l'énergie, en un déroulement de formes appelées "design", sont de véritables "études émotionnelles".
Pendant la formation de danse-thérapie[6], on apprend à travailler l'étude émotionnelle, de manière didactique, en cherchant une vraie authenticité à partir de son vécu intérieur. Seulement ainsi pourra se développer une danse étroitement liée à son contenu, ayant le caractère "organique" dont parle D. Humphrey; et c'est vraiment grâce à l'acquisition de cette capacité que l'on apprend à refléter autrui, en le regardant et en cherchant à le comprendre à l'intérieur de soi (empathie). De cette manière il est possible au danse-thérapeute de reconnaitre le mouvement intérieur chez l'autre. C'est un mouvement intérieur difficile à classifier car il ne passe pas par la compréhension logico-analytique.
Grâce à cette reconnaissance le thérapeute peut être en contact direct avec les sensations du client ; très souvent celui-ci dit ressentir la naissance des différentes propositions et stimuli de mouvements comme des exigences de développement intérieur et non imposées par la personne extérieur qu'est le thérapeute.
« Un thérapeute attentif remarque chaque petit changement dans le comportement et dans les intentions du patient autant que dans ceux qui ont lieu en lui-même. Lorsque nous sommes vraiment attentifs à autrui, a lieu une sorte de résonnance ». D.Brazier[7]
LE GROUPE
Les personnes qui participent aux groupes proviennent de l'extérieur, d'une vision du paysage qui est le monde externe souvent vécu négativement. Le macrocosme est réellement perçu comme un lieu extérieur. La ville impose ses rythmes frénétiques. Le contexte du travail est ressenti comme forcé dans un climat souvent compétitif. Les personnes pensent ne pas pouvoir se montrer authentiques et cela amène à ne pas pouvoir se ressentir reflété; il se forme un fossé menaçant entre soi et le monde. C'est vraiment dans ces situations que naissent certaines des motivations qui mènent à prendre la décision de fréquenter un setting de Danse -thérapie.
Le microcosme interne de chacun change peu à peu, à mesure qu'il progresse dans le parcours thérapeutique. En même temps, il voit changer les autres et se perçoit comme coparticipant d'une espèce de paysage en mouvement continuel. L'aspect "organique" du mouvement, dans toute son authenticité est une condition essentielle qui ne se manifeste pas toujours immédiatement. L'authenticité est ressentie et, généralement verbalisée comme un besoin d'expression fondamental.
REGARDER L'AUTRE GROUPE DANSER
Lors des rencontres, le groupe est quelquefois scindé en deux: l'un des deux est invité à regarder sans juger, pendant que l'autre danse[8].
Je cite quelques mots pris dans deux groupes différents, comme réponses à la question: « Qu'éprouvez -vous en regardant danser autrui? ».
« Un mélange de sentiments, et parfois aussi de honte. Je ressens le passage de sentiments et de mouvements se réveiller en moi. Je vois un jardin de possibles. C'est une réflexion sur un type de relations qui ne se voient pas, comme de danser pour l'autre, qui pourtant danse pour lui-même. Une complexité, une intimité, une sorte de lien qui me fait sembler faire un avec l'autre. Rencontre et nostalgie. Je ressens comme si l'autre vivait quelque chose que je n'ais pas pu réaliser. Respect. Tendresse. Affection. Un borborygme qui monte du ventre... c'était mon être dansant ! J'ai perçu une résistance dans la poitrine. L'autre c'est moi: il peut s'exprimer lorsqu'il rencontre l'espace. J'ai vu ce que je n'ai pas fait: m' écouter, m’envoler! C'était une véritable chorégraphie de l'âme! »
LE CONTACT AVEC LES AUTRES
Les personnes alternent des moments de travail solitaires pendant lesquels, elles entrent en relation avec l'espace intérieur/extérieur aux moments de rencontres et de contacts avec les autres. Grâce à de différents types de rencontres: promiscuité mais aussi simplement le regard, les personnes peuvent se refléter en une continuité de relations sans jugement.
Chacun se met à l'écoute de son moi intérieur authentique en vue d'accepter de possibles changements intérieurs pour lui-même et pour autrui.
LE CORPS DEVIENT PAROLE LES CERCLES DE PARTAGE.
Le mirroring se produit soit lors des moments dansés soit dans le cercle de partage. Parfois il en sort un côté poétique :
Le groupe est le berceau des neurones miroirs.
La déesse Amygdale[9] fait revenir chaque rêve caché.
Veille en chantant doucement la berceuse de l'antique futur.
Que tout ait lieu.
Les personnes disent souvent se sentir profondément transformées à l'intérieur de l'espace/temps du groupe de danse-thérapie, d'en sortir changées, elles se demandent comment se déroulera la semaine suivante et en parlent ainsi:
« le matin au réveil je me sentais les cellules rénovées et le sang qui circulait mieux, c'était vraiment comme un sentiment des organes, au travail je me trouvait différente, inexplicablement je mettais à chantonner.
Avec mes collègues aussi les relations se firent comme plus légères. Il me semblait qu'eux aussi s'en étaient rendu compte, alors dans la réalité il n'y a pas de différence entre l'espace intérieur et extérieur »
Dans les cercles de partage, les même mots sont prononcés, reflétés, rappelés à la conscience grâce à une forte coparticipation qui prolonge la vérité des gestes dansés dans le partage des mots. Pendant les moments de narrations celui qui ne peut pas ou ne sait pas parler laisse le soin à son visage de raconter son vécu. Quelquefois la suggestion advient suite à un petit contact ou suite au regard de quelqu'un. Le visage, le regard deviennent le miroir de la rencontre.
PLAISIR
Du point de vue des neurones miroirs, comme de celui de la danse-thérapie, la réactivation du plaisir à faire un geste quelle qui soit est fondamentale; le plaisir de regarder autrui danser et s'exprimer de manière créative, outre que transmettre des sentiments au niveau de l'empathie, donne le désir de prendre part, même si celui qui regarde est souvent déjà en train de participer.
Le changement de chacun rendu par les autres est un véritable paysage fluctuant, un continuel jeu de miroirs réciproques. Regarder autrui faire des mouvements tout en étant impliqué de manière émotionnel stimule les neurones miroirs, comme la neurologie l'explique.
Le danse-thérapeute en général ne participe pas mais est présent de manière empathique. Il a la sensation d'avoir aussi dansé à la fin du travail. S 'il est conscient et authentique, capable d'observer ses clients comme un paysage dans lequel chaque dessin a droit de s'exprimer, en cohérence avec l'ensemble, les clients le reflètent immédiatement. Souvent, ils verbalisent d'avoir eu un grand plaisir dans la sensation physique de l'accueil sans jugement, sentiment provenant non seulement du thérapeute mais aussi du groupe et de l'espace.
LA DANSE DES CINQ MOUVEMENTS
Lors de la Danse des Cinq Mouvements, les personnes sont orientées dans la salle en relation avec les Points Cardinaux. Elles occupent des places dans l’espace en rapport à leurs émotions et sont presque toujours conscientes de la qualité des mouvements des autres par rapport au point cardinal que chacun occupe dans l'espace.
A L'EST: c'est le début, la manifestation. C'est le surgir du Bois.
AU SUD: c'est l'accueil, l'ouverture, l'expansion. Le Feu.
Au CENTRE: assimilation, transformation. La Terre.
A L'OUEST: intériorisations. Le Métal.
AU NORD: retour à l'origine, la profondeur de l'Eau.
Il existe un reflet dans le partage du même espace/temps/énergie, mais aussi dans l'opposition et/ou la complémentarité.
Souvent les personnes s'alignent de manières naturelles sur des axes de polarité ou se rencontrent, lorsqu'elles occupent les mêmes parties de l'espace.
RESUMONS. Nous pouvons considérer 3 formes de mirroring:
1) Entre thérapeute et utilisateurs: la relation thérapeutique.
2) Entre participants: le paysage fluctuant.
3) Dans le cercle de partage: le corps se transforme en mots.
NOTES SUR LE TRAVAIL AVEC LES NON-VOYANTS
Dans le cas de personnes non-voyantes, on peut dire que le reflet a lieu au travers de:
- la voix du danse-thérapeute.
- des sensations (contacts avec les matières)
- d'images utilisées par le danse-thérapeute
- du contact avec les autres personnes
- du contact avec le danse-thérapeute (de temps en temps)
Le mouvement généré par la musique est capable de refléter la suggestion de manière directe. Lors des expériences ayant eu lieu jusqu'à présent avec les non-voyants, le rythme de la musique prévaut sur la mélodie. Le rythme touche le corps-cœur en le contenant, le stimulant, lui donnant une référence à la Terre. La Terre contient la forme, selon la médecine chinoise traditionnelle: elle donne aux limites temporelles un sens précis, elle aide la perception et le souvenir de celles de l'espace. L'intensité de la musique est perçue immédiatement. La mélodie demande que les personnes non-voyantes aient déjà acquis une certaine sécurité, afin de pouvoir se laisser allés à "dessiner" des mélodies dans l'espace.
CONCLUSIONS, établies par le Dr. Ansaldi
Je ne peux pas ne pas citer à nouveau, la phrase de Martha Graham: "I see it, I feel it, I understand it, and I make it", car je trouve extraordinaire que le mécanisme des neurones miroirs ait été parfaitement décrit grâce à la danse, bien avant que la recherche scientifique ne les découvre. J'ai déjà dit que la découverte des neurones miroirs a suscité un grand intérêt parmi ceux qui travaillent dans les sciences humaines. Dans la psychanalyse, certains courants de pensée ont utilisé ces découvertes pour valoriser l'empathie de la relation psychothérapique par rapport a des méthodes basées sur la distance entre thérapeute et patient.
C'est sur les neurones miroirs visuels-moteurs que sont faites les plus importantes recherches et qu'il existe le plus de documentation. Bien qu'il existe déjà des études sur les neurones miroirs acoustiques et que les setting de thérapies artistiques en aient les mêmes caractéristiques.
La Danse-thérapie est un lieu privilégié pour ce type de relations où l'élément visuel-moteur domine et où, comme le dit Elena Cerruto, sont essentiellement reflétés au niveau somatique des mouvements et des états d'âme.
Bibliographie :
Brazier D. (1997) Terapia zen Roma : Newton e Compton
Brazier D. (2002) The feeling Buddha New York : Palgrave Edition
Cerruto, E. (2008) Metodologia e pratica della Danza Terapeutica DanzaMovimentoTerapia tra Oriente e Occidente Milano : Franco Angeli Edizioni.
Cerruto E. (1994), A ritmo di cuore La Danza Terapeutica Milano: Xenia
Duncan I. (1980) Lettere sulla danza Firenze : La casa Usher,
Goleman D. (1996) Intelligenza emotiva Milano : Rizzoli,
Graham M. (1992) Memorie di sangue. Un’autobiografia Milano : Garzanti
Humphrey D. (2001) L’arte della coreografia Roma : Gremese
Kaptchuk T.J. (1988) Medicina cinese. Fondamenti e metodo. La tela che non ha tessitore. Como : RED Ed.
Larre C., Rochat de la Vallée E. (2001) Huangdi Neijing, LingShu. La psiche nella tradizione cinese, , Milano : Jaca Book
Lucignani, G. Pinotti, A. ( a cura) (2007) Immagini della mente – Neuroscienze, arte, filosofia. Milano : Raffaello Cortina Editore
Payne, P. (1982) Arti marziali, la dimensione spirituale Milano : Fabbri
Rizzolatti,G., Senigaglia C., (2006) So quel che fai – Il cervello e i neuroni specchio. Milano : Raffaello Cortina Editore
[1] G.Rizzolatti, C.Senigaglia: So quel che fai: Il cervello e i neuroni specchio. Raffaello Cortina Editore, Milano 2006
[2] Je le vois, Je le ressens, Je le comprend, Et je l'exécute (n.d.t.)
[3] Kaptchuk,T.J (1988) “Medicina cinese” – T. J. RED Ed. Como
[4] Cerruto, E. (2008) Metodologia e pratica della Danza Terapeutica. Danzamovimentoterapia tra Oriente e Occidente. Franco Angeli Ed. Milano
[5] Humphrey D. (2001) L’arte della coreografia, Gremese, Roma pag. 119
[6] Je fais référence à ma Méthode, Danse Thérapie entre Orient et Occident, sans prétendre de généraliser.
[7] Brazier, D.(1997) Terapia zen Newton e Compton (Roma):
[8]“L’ autre c’est mon miroir” c’est l’expression que Maria Fux utilise pour inviter le groupe à l’attention en regardant et en se reflétant dans l’autre, et aussi:”L’autre c’est moi”.
[9] D’un point de vu scientifique l’Amygdale et l’Hippocampe sont des structures très importantes du système limbique, base fondamentale des processus émotifs. A l’Amygdale est reliée la mémoire des émotions, à l’Hippocampe celle de la perception.